Migrants : le projet de loi inquiète

Mis à jour le 20.02.18

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Le projet de loi immigration - asile présenté ce 21 février en conseil des ministre suscite la colère des associations et des syndicats.

Délai d'appel limité, rétention administrative allongée, le projet de loi immigration - asile présenté ce 21 février en conseil des ministres inquiète les associations et les syndicats engagés dans la défense des droits fondamentaux des personnes migrantes ou réfugiées. Les associations comme Solidarité laïque et la Cimade tirent la sonnette d'alarme.

« Tous les étrangers de France ne sont pas des terroristes, ni d’indélicats fraudeurs aux aides sociales. Dire le contraire, c’est jouer avec les peurs ». C’est ainsi que Sonia Krim, députée de la Manche a interpellé le ministre de l’Intérieur le 19 décembre dernier. Ce qui a mis le feu aux poudres, y compris au sein de la majorité macroniste, ce sont deux circulaires adressées aux services de l’État. La première exige des préfets qu’ils augmentent leurs objectifs d’éloignement des personnes déboutées ou qui doivent faire leur demande dans le premier pays européen où elles ont laissé une trace de leur passage. La deuxième permet aux autorités de contrôler, dans les centres d’hébergement d’urgence, la situation administrative des personnes. Deux circulaires jugées illégales par les associations et qui surtout ne prennent pas en compte l’urgence des besoins d’accueil des migrants comme le souligne une tribune de plusieurs édiles de grandes villes parue dans Le Monde du 16 décembre dernier.

Les (premiers de) cordées solidaires

« Car accueillir dignement les nouveaux habitants est de nos responsabilités à tous », écrivent les élus, « une obligation éthique et un défi que notre humanité doit relever ». Une solidarité mise en actes par les habitants de la vallée de la Clarée près de Briançon. « Des cordées solidaires » sont organisées pour venir en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière au col de l’Échelle en plein hiver. Une initiative de plus qui démontre que le gouvernement a tort de vouloir caresser dans le sens du poil une partie de l’opinion publique déboussolée sur cette question et qu’il ferait mieux de se montrer à la hauteur de ce que l’on peut attendre de la patrie des droits de l’Homme. C’est tout l’enjeu du projet de loi « immigration et asile » qui sera regardé à la loupe par les associations qui ont lancé sous une même bannière le 18 décembre dernier les états généraux des migrations.