ASE, un service en miettes

Mis à jour le 20.06.25

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Un nouveau rapport confirme la situation catastrophique et des 397 000 enfants et jeunes majeurs concernés

L’aide sociale à l’enfance (ASE) est traversée par « une crise profonde de son écosystème qui hier était à bout de souffle et aujourd’hui dans le gouffre », déclarait début avril la Commission parlementaire sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance. Après un an d’enquête et plus de 60 auditions, son dernier rapport confirme ce que d’autres - Cese, Défenseure des droits, syndicats de la magistrature, associations - ont déjà dénoncé. À savoir : pénurie de professionnels, fort turn-over des personnels et recours à l’intérim, placements non exécutés faute de places dans les établissements et dans les familles d’accueil, suppression ou coupes budgétaires dans les actions de prévention, délais d’attente pour une prise en charge psychologique ou orthophonique de plusieurs mois à un an, inégalités de traitement entre les mineur·es non accompagné·es et ceux et celles nées en France, absence et manque de contrôle des établissements et des assistantes et assistants familiaux…

LES ENFANTS PLACÉS, PREMIÈRES VICTIMES

Des carences institutionnelles systémiques incompatibles avec les besoins et l’intérêt supérieur de l’enfant et dont les premières victimes sont les enfants placés. Ces derniers ont des parcours marqués par de nombreuses ruptures qui s’accompagnent parfois de violences au sein de la famille et/ou des établissements dans lesquels ils sont censés être protégés. À cela, s’ajoute la non application de la loi du 7 février 2022 qui prévoit l’accompagnement obligatoire jusqu’à 21 ans des jeunes confiés à l’ASE au cours de leur minorité, sans ressources ou soutien familial suffisants. Vulnérables, nombre d’entre eux se retrouvent à la rue, exposés à la prédation de réseaux de prostitution et de narcotrafic comme le démontrent de trop nombreux faits divers.

De son côté, la Cour des comptes* estime que près de la moitié des sans-abris de 18 à 25 ans sont des anciens de l’ASE. Les 92 recommandations de la Commission parlementaire permettront-elles d’avancer sur le sujet ? Rien n’est moins sûr. Seule la proposition de création d’une Commission nationale de réparation pour les enfants placés victimes de violences institutionnelles marque un tournant dans la capacité de l’État à reconnaître le caractère systémique de son dysfonctionnement en matière de protection de l’enfance.

*Rapport annuel 2025 sur “Les politiques publiques en faveur des jeunes”.

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