Jouer pour comprendre

Mis à jour le 23.05.25

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Reportage au coeur d'une classe de CE2 dans la Sarthe

Le théâtre conforte les apprentissages à l’école Lapierre au Mans dans la Sarthe.

« Ton sourire ouvre la porte du monde ». Ce premier vers de « Sourire à un enfant turc », poème de Michel Cosem, est déclamé par Laetitia Bisson, enseignante de CE2 à l’école Lapierre au Mans (Sarthe). « À vous de proposer des attitudes corporelles pour transmettre les émotions que vous ressentez ». Ismaël ouvre les bras : « l’espoir d’un monde beau », précise-t-il. Dans un va-et-vient incessant entre verbalisation et action, l’enseignante amène les élèves à mieux comprendre l’intention du poète. Tous sont d’accord avec Sarah qui s’enlace pour représenter la tendresse entendue dans « Ton geste doux parle d’un pays ». « D’arbres et de sources » amène d’autres propositions comme « le mystère », selon Hafsa ou « la liberté que représente la nature », selon Imran.

Des percussions corporelles comme tapotement du torse, frappe légère sur les cuisses ou claquement de langue permettent de travailler sur la voix et la ponctuation et de scander le texte. Un travail qui nourrit la mise en scène qui suit. Avec de l’espoir dans la voix, Linaya lance le premier vers, reprise à l’unisson par un chœur d’élèves qui s’accompagne de percussions corporelles. À la fin de la séance, les progrès sont soulignés. « On était plus concentrés », se félicite Redwan. « On a réussi à faire les percussions corporelles ensemble » souligne Maher. « Vous avez bien identifié les différents enjeux », analyse l’enseignante.

ORALISER ENSEMBLE

Dans cette classe où certains élèves sont au stade du déchiffrage et où le vocabulaire peut parfois faire obstacle à la compréhension, le théâtre est un support pour les apprentissages. C’est pourquoi les élèves pratiquent des ateliers théâtre chaque semaine afin d’installer des compétences qui seront réinvesties en français et en enseignement moral et civique. Un travail sur le long terme. « Je propose toujours des textes littéraires «résistants », explique Laetitia. Que ce soient des albums, des contes, des fables ou des poèmes, nous travaillons en classe ces œuvres exigeantes pour aller vers la compréhension fine. Le fait de passer par différents sens, le corps, la voix, permet aux élèves de mieux comprendre le texte. Ils le questionnent, l’analysent et se l’approprient. Se mettre à la place des personnages facilite aussi la compréhension d’intentions parfois cachées ou les inférences sur ce que le texte ne dit pas directement ». 

Les séances de lecture collective sont aussi l’occasion d’améliorer la fluidité de la lecture, de comprendre l’importance de la ponctuation ou le travail sur la voix, l’articulation nécessaire pour la transmission d’un texte à un public. Et parce que faire du théâtre est un projet collectif, la coopération, l’écoute des autres, l’empathie sont travaillées en permanence. Tout comme la rigueur, nécessaire pour une représentation finale de qualité. Une déambulation poétique mêlant danses et poèmes dans le parc qui jouxte l’école sera offerte aux parents en fin d’année. Un moteur pour maintenir l’exigence nécessaire. « J’ai envie d’être prêt », annonce Ismaël. « Je m’entraîne beaucoup parce que je suis timide et ça sera important qu’on m’entende ! », ajoute Manel.

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