La démarche coopérative en théâtre

Mis à jour le 23.05.25

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3 questions à Cécile Renaud-Goud

CÉCILE RENAUD-GOUD, animatrice pédagogique départementale, OCCE* 73

Cécile Renaud-Goud

QU’EST-CE QU’UNE DÉMARCHE COOPÉRATIVE DANS UN PROJET THÉÂTRE ?

Chaque étape du projet théâtre s’inscrit dans un travail collectif. Ce sont en grande partie des jeux d’appropriation de l’espace, de travail sur la voix et sur les émotions pour instaurer un climat de confiance. Chaque enfant, même lorsque son intention est individuelle, est amené à se sentir appartenir au groupe au travers d’exercices d’écoute de soi et des autres. Par exemple, lors d’activités de déplacement dans l’espace, si un élève décide de s’arrêter, les autres doivent le percevoir et suivre. Dire un texte se fait toujours au sein du chœur, qui répond ou fait écho. Le travail sur le texte et sa restitution viennent plus tard et s’inscrivent dans un processus de co-construction. Les enfants créent la mise en scène de textes choisis ensemble. Ce mode de prise de décisions, mené par l’adulte garant du cadre, évite des tensions dues aux frustrations. Ces choix doivent être nourris au préalable par des lectures intégrales offertes et si possible des sorties au théâtre.

QUELLES DIFFICULTÉS DE MISE EN OEUVRE ?

Il arrive que des enfants se sentent exposés et n’osent pas participer, voire refusent, principalement en cycle 3. Souvent, l’enseignant ou l’enseignante est inquiète que la classe ne soit pas prête pour la restitution. Puis l’angoisse monte lorsqu’il faut réellement lâcher prise et laisser sa classe en totale autonomie lors de la représentation publique, car l’adulte ne peut être ni sur scène, ni en coulisses. Le théâtre coopératif rend les élèves autonomes en classe comme sur scène. Trouver une salle pour la journée de restitution, dans un véritable théâtre avec une scène et un vrai éclairage, pourra être l’occasion de faire découvrir les ateliers de jeux coopératifs à d’autres classes, mais peut s’avérer compliqué.

COMMENT FAIRE FACE À CES DIFFICULTÉS ?

Le travail sur le collectif, par des jeux de cohésion de groupes, permet aux élèves qui se sentent en insécurité de surmonter leur malaise. Ainsi, ils ne se sentent pas seuls face aux autres, mais en lien avec eux. Il faut prendre le temps de moments réflexifs pour leur permettre d’exprimer leur ressenti, en autorisant toute parole, ne forcer personne et même proposer un joker autorisant de se mettre en retrait sans justification. En général, quand les plus réticents voient les autres évoluer, vivre des moments beaux et forts qui bousculent, ils
finissent par se laisser entraîner. La représentation finale peut prendre une forme très courte de 5 à 10 minutes, à partir d’un texte extrait d’une œuvre qui doit rester exigeant, pariant sur l’intelligence des enfants. Une forme de théâtre nu, sans décor ni costumes particuliers et qui relève de l’évocation plus que de l’illustration de texte, peut lever les inquiétudes et le stress. Par ailleurs, la formation que l’OCCE propose dans le cadre du projet Théâ** permet d’atténuer les appréhensions. Les collectivités territoriales et l’OCCE peuvent aider au financement.

*Office central de la coopération à l’école.
** L’action Théâ de l’OCCE coordonne des projets de classe autour du théâtre contemporain associant lecture, jeu théâtral, rencontres, correspondance et initiation artistique.

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