Le débat coopératif
Mis à jour le 04.10.24
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Itv de Catherine Hueber, responsable du pôle pédagogie et formation à l'OCCE
Catherine Hueber est responsable du pôle pédagogie et formation à l’OCCE, Office central de la coopération à l’école.
Qu'est-ce que le débat coopératif ?
C’est un outil de développement démocratique au service de l’école. Dans le cadre de la pédagogie coopérative, on va instaurer des débats autour des projets à l’initiative des élèves avec le concours de leurs enseignants : qu’est-ce qu’on pourrait faire ensemble et comment on peut l’organiser ? Qu’ils concernent toute l’école ou la classe, pour préparer une sortie, un spectacle ou une action caritative, les projets sont discutés et organisés dans le cadre du conseil de coopération, instance qui va réguler la parole, les projets et la vie de l’élève. Le débat coopératif est aussi une réflexion autour de la prise de décision. Est-ce qu’on vote ? Est-ce qu’on prend les décisions à l’unanimité ? Ou sans voter en essayant de trouver un consensus qui fait qu’on y va tous ensemble et pas parce que la majorité a décidé.
Comment l'organiser ?
Le conseil de coopération a un cadre clairement défini mis en place dès le début de l’année : un président, un secrétaire, un ordre du jour préalablement discuté. On note les décisions, on se donne la parole, on respecte la parole de l’autre sans gêner… c’est vraiment l’apprentissage de la démocratie à l’école. Pour les « petits » parleurs sont mises à disposition des boîtes où ils peuvent s’exprimer à l’écrit. Petit à petit, chacun se sent le droit de parler, encouragé par l’enseignant et par le président, qui est un élève. Si tout est organisé par les élèves et l’enseignant, les élèves sont eux-mêmes garants de leur propre cadre. Même en maternelle où la part de l’enseignant est plus importante, une délégation des rôles et des fonctions se met en place.
Quelles sont les difficultés à surmonter ?
Il faut avoir une connaissance du cadre et être accompagné dans la structuration, au risque d’être contre-productif. Le débat fait partie d’une pédagogie qui donne une autre place à l’enseignant et à l’élève. Malheureusement, la formation actuelle n’ouvre pas assez à ce type de pédagogie où le principe est que l’élève est un interlocuteur valable et ce dès le plus jeune âge, ce qui bouscule l’enseignement magistral. Il est difficile de prendre du recul, de faire autrement et de donner une autre place à l’élève que celle que l’on a prise soi-même. Cette pédagogie de l’éducation nouvelle traverse tous les champs disciplinaires. C’est une posture mais aussi une vision de la société, de la vie et de la place de chacun.
