Une médecine sexiste
Mis à jour le 23.05.25
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Enquête sur la santé des femmes
Victimes de préjugés liés à leur genre, les femmes sont moins bien soignées que les autres patients. Ainsi, pour près de la moitié des Françaises interrogées lors d’une enquête de la Fédération hospitalière de France*, leurs douleurs ou symptômes ont été minorés par les professionnels de santé. 38% ont ressenti au moins une fois la banalisation par leur entourage de leurs problèmes de santé, considérés « normaux pour une femme ».
Ces remises en question de leur jugement entraînent des auto-censures avec une sous-estimation du niveau de douleur, des manques d’investigation, un risque accru de sous-diagnostics, des retards de prise en charge, de possibles complications, voire des chances de survie moins élevées si l’équipe médicale est entièrement masculine… Le cas des maladies cardio-vasculaires, dont les symptômes féminins sont méconnus, mais aussi les effets secondaires de certains médicaments ou la prise en charge des règles douloureuses, illustrent cet androcentrisme de la médecine, prenant comme référence le corps masculin. Par ailleurs, les femmes font part de commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie personnelle ou de pressions pour des interventions non désirées, en particulier chez les plus jeunes.
DISCRIMINATIONS MULTIPLES
Le rapport de la Défenseure des droits du 6 mai alerte également sur ces biais de genre compromettant la santé des femmes et note des discriminations intersectionnelles à l’accès aux soins. Les femmes célibataires, les femmes précaires, les femmes racisées, notamment jeunes, sont principalement discriminées. Au-delà de rendre visibles et de documenter ces discriminations dont les conséquences peuvent être fatales, des changements structurels dans la pratique clinique, la recherche et la formation sont indispensables.
* Ipsos × FHF, « Santé des femmes », mars 2025.