Vivement les vacances !
Mis à jour le 23.05.25
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portrait d'une enseignante en reconversion
Perrine Lemarquier a fait le choix de militer pour l’éducation populaire en encadrant ou organisant des séjours collectifs pendant les vacances scolaires.
« Partir en colonie de vacances est une véritable opportunité pour les enfants », affirme Perrine Lemarquier, enseignante dans une classe multiniveaux et directrice de l’école maternelle Anatole France à Wattrelos dans le Nord. « C’est l’occasion de découvrir des activités spécifiques qu’ils ne pratiquent pas forcément en famille comme le ski, l’escalade, le rafting, des activités typiques des colonies de vacances comme les chasses aux trésors, les rallyes photos, les enquêtes policières… mais c’est aussi de permettre à des enfants de partir en vacances, d’apprendre à vivre ensemble, de découvrir un autre environnement et de nouvelles règles que celles de la maison, de l’école ou du centre aéré ».
Lutter contre les inégalités en concourant à faire partir tous les enfants en vacances, notamment ceux issus des familles populaires, est le moteur de l’engagement de Perrine dans l’éducation populaire. En 2004, Perrine passe son brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) avec les Cémea de Lille et découvre des valeurs et un fonctionnement dans lequel elle se reconnaît. « J’ai été tout de suite séduite par la pédagogie de l’agir, le « toutes et tous capables », l’attention aux envies et aux besoins des enfants mais aussi par l’analyse et la réflexion collectives lors de débats ouverts ».
DES RÔLES COMPLÉMENTAIRES
Chaque année, depuis plus de 20 ans, tour à tour animatrice ou directrice, elle encadre des jeunes de 6 à 16 ans lors de séjours courts (7 jours) pendant les vacances d’hiver et enchaîne plusieurs séjours longs (15 jours) tout l’été. « C’est complémentaire au rôle de l’école, les enfants apprennent tout au long de leur séjours d’autres savoirs et savoir-faire tout aussi indispensables à leur vie d’adulte ». Fan de montagne, la Haute-Savoie reste son coup de cœur mais elle a aussi posé ses valises en Bretagne, en Champagne, dans les Landes, sur l’île d’Oléron et même au Canada où elle a encadré un groupe d’ados en camp itinérant. Être animatrice lui a servi dès le début de sa carrière de PE en 2008. « Après avoir encadré durant cinq années des groupes d’enfants, je savais poser ma voix, gérer un groupe, m’adapter à un changement de situation, etc. Autant de compétences qu’on ne nous apprend pas à l’IUFM et qui m’ont été très utiles, se rappelle Perrine. Puis, j’ai été cooptée par les Cémea pour devenir formatrice Bafa et là aussi j’ai acquis des compétences qui m’ont servi lorsque je suis devenue directrice en 2014 ».
S’engager et emmener son équipe dans la pédagogie de projet est une évidence pour cette militante. Si les fins d’année scolaire sont très chargées avec la préparation de la rentrée suivante et l’organisation des séjours d’été, Perrine se dit chanceuse de partager tous ces moments de vie. « Quand je pars en colo, je coupe avec mon travail de PE mais surtout avec mon rôle de directrice d’école qui est devenu lourd et fatigant. J’ai davantage de liberté qu’à l’école – pas de programme, un meilleur taux d’encadrement et une souplesse plus grande pour être à l’écoute des envies et besoins des enfants ». Si après 20 ans d’engagement, elle lève un peu le pied en encadrant moins de stages Bafa ou de colonies, elle ambitionne d’organiser une classe découverte à Morbecque dans le Pas-de-Calais pour les grandes sections de l’école. Un projet pour allier école et éducation populaire.