Béatrice Alemagna Interviews

Retrouver cette part de l’enfance

Mis à jour le 16.04.24

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Béatrice Alemagna, autrice jeunesse décrit son univers.

POURQUOI DESSINER POUR LES ENFANTS ?

J’ai eu une enfance merveilleuse et enchantée et j’ai développé l’amour de la vie à partir de cet émerveillement. L’enfance est le monde de tous les possibles. Écrire et dessiner, raconter des histoires sans moralité mais avec ma personnalité et mes idées à des êtres en devenir, planter des graines qu’on verrait fleurir, me passionne. J’ai l’impression que je peux avoir un rôle, faire passer des idées d’ouverture, de drôlerie. J’aime secouer doucement les enfants pour qu’ils arrivent à des questionnements. C’est fascinant de pouvoir leur parler avec liberté, naïveté, pureté.

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE UNIVERS ?

J’espère que c’est un univers changeant, parce que le langage artistique est un rythme musical, avec des moments de violence, de tonnerre et des moments de douceur. Je cherche à moduler cette voie pour obtenir un univers harmonieux et contrasté à la fois. J’ai une certaine mélancolie de l’enfance perdue, c’est une perte grave et douloureuse mais mon univers essaie de retrouver cette part de l’enfance, vibrante, profonde, intense. Mon idéal professionnel est de ne pas avoir de style, de ne pas me répéter. Il faut que je me surprenne pour avoir de l’émotion et en transmettre.

QUE VOUS APPORTE LE PRIX LA GRANDE OURSE ?

Ce prix a une valeur forte et symbolique, il confirme que mes choix étaient justes. Le Salon de Montreuil a été ma première marche professionnelle en 1996, fraîchement arrivée d’Italie, avec un prix qui m’a alors engagée à poursuivre avec ténacité. Ce n’est pas une boucle qui se referme mais un encoura- gement à continuer. De plus, mon surnom a toujours été « Orsa » !