L'égalité fille-garçon dans les albums

Mis à jour le 23.05.25

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3 questions métier à Priscille Croce

PRISCILLE CROCE est chercheuse à l’université de Bordeaux Montaigne et autrice de Où sont les albums jeunesse anti-sexistes ?”, Éd. On ne compte pas pour du beurre, 2024.

Priscille Croce

QUE PENSER DES REPRÉSENTATIONS GENRÉES DANS LES ALBUMS JEUNESSE ?

Les stéréotypes de genre prêtent aux individus des qualités, des goûts, des comportements ou encore des rôles attendus. Par exemple, les modèles associés aux garçons mettent davantage en évidence la force physique, la virilité, le sport, l’aventure. À l’inverse, les filles sont associées à la douceur ou au “care”, en montrant par exemple des femmes qui prennent soin des autres, dans des rôles ou des métiers souvent moins bien considérés. Ces représentations genrées existent à l’intérieur d’un système normatif dans lequel il y a une hiérarchie sociale et des rapports de pouvoir.

QUELLES INCIDENCES SUR LES ÉLÈVES ?

Les élèves se construisent avec ces stéréotypes. La littérature de jeunesse est, en effet, un espace de socialisation et d’intégration des normes genrées. Les héros sont souvent masculins, et lorsque les albums mettent en avant des héroïnes, ces dernières ont souvent un parcours exceptionnel, comme Marie Curie. Peu de modèles mettent en avant des filles du quotidien comme si cela n’était pas intéressant. Il manque des modèles d'identification. Les filles sont moins représentées, moins valorisées. Elles reproduisent ces normes, ont moins confi ance en elles et vont moins dans les filières scientifiques par exemple.

QUELS SUPPORTS POUR L’EDUCATION À LA VIE AFFECTIVE ET RELATIONNELLE ?

Il faut d’abord prendre conscience des représentations sexistes et misogynes dans certains albums mais aussi du vrai potentiel subversif et émancipateur dans d’autres. À partir de là, les PE peuvent proposer une grande diversité de livres. À la fois des albums
anti-sexistes qui prennent le contrepied d’un stéréotype pour faire réagir, tel qu’un garçon qui danse ou bien déguisé en princesse. Mais aussi des albums non sexistes, dans lesquels les comportements égalitaires ne sont pas le centre de l’histoire. Il convient de présenter ces deux types d’albums pour toucher le plus d’élèves possible en tenant compte de leur âge. C’est seulement à partir de sept ans, après avoir connu un « pic de rigidité » dans la construction de son identité de genre qu’il devient possible pour l’enfant de déconstruire les stéréotypes. L’essentiel est de doser pour éveiller leur esprit critique et les accompagner dans leur construction sans dicter leurs comportements.

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