"Développer leur identité écologique"

Mis à jour le 21.06.25

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3 questions à Crystèle Ferjou

CRYSTÈLE FERJOU est conseillère pédagogique départementale (Deux-Sèvres)

chrystele ferjou

QUELLES DÉMARCHES PÉDAGOGIQUES IMPLIQUE LA CLASSE DEHORS ?

Elle implique nécessairement des activités en résonance avec le lieu. Le choix de celui-ci influence les activités que l’on va y mener pour permettre aux élèves de rentrer en contact avec le milieu. L’enseignant change de posture, prend le temps d’observer attentivement et activement ses élèves pour s’appuyer sur ce qui les intéresse et adapter son enseignement. Un lâcher prise qui demande de leur faire confiance

La pratique très régulière de la classe dehors sur un temps long permet aux élèves de s’attacher à leur milieu de vie, d’y être attentifs et ainsi de développer leur identité écologique. Elle permet aussi d’instaurer des règles et des rituels qui favorisent la concentration des enfants. Des temps sont dédiés à des activités libres et spontanées où ils choisissent un endroit pour se poser, lire, jouer, voire s’ennuyer...

Cette approche sensible alterne avec des moments plus réflexifs sur leurs expériences par le biais de cercles de parole, d’ateliers d’écriture, de pratique de dessin. Ils vont alors conscientiser l’impact de faire une activité dehors comparativement à dedans. Les approches axées sur les savoirs rationnels alternent ainsi avec celles favorisant l’imaginaire et le sensible.

QUELS OBSTACLES ?

Pour l’enseignant, sortir avec ses élèves est exigeant et demande de changer les représentations qu’il a de l’école. La complexité de l’espace extérieur génère plus de sollicitations, ce qui peut faire craindre des difficultés d’attention. Certaines familles ont peur que leurs enfants reviennent malades. Pour d’autres, sortir de l’école n’est pas toujours pris au sérieux mais plus comme un temps de loisirs.

Malgré la médiatisation de l’école dehors, les craintes peuvent aussi venir des collègues ou de la hiérarchie se questionnant sur les réels apports de cette pratique pédagogique. Enfin, trouver un lieu à proximité de l’école et des accompagnateurs n’est pas toujours simple, mais il faut considérer le déplacement à pied comme une autre façon d'apprendre.

QUELS CONSEILS POUR SE LANCER ?

L’enseignant doit se questionner sur ses motivations à choisir volontairement ces modalités de travail. Se mettre en réseaux avec d’autres collègues qui pratiquent la classe dehors dans l’école ou ailleurs permet de partager ses expériences de terrain. Il faut aussi bien communiquer avec les familles qui doivent être des alliées en explicitant pourquoi on souhaite sortir, en montrant ce que font les enfants dehors et comment ils apprennent mieux. Certaines s’impliquent d’ailleurs plus facilement dans ce contexte que dans l’enceinte de l’école ou d’un musée.

Pour gagner la confiance de tous, on peut s’appuyer sur les récentes recherches qui montrent bien les apports de cette démarche. Le travail dehors ne s’oppose pas au travail dedans, mais le complète. C’est bien le rôle de l’école de veiller au lien entre ces deux espaces. Enfin, il est essentiel que les enfants soient partie prenante de la classe dehors en les associant à sa conception, à la gestion du matériel, en les invitant à imaginer une autre façon d’apprendre.

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