Maternelle : activités physiques et motrices

Mis à jour le 22.10.22

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FsC 485 spécial Maternelle : Fabrice Delsahut interroge l'activité physique des élève en maternelle, les activités motrices et la formation déficitaire

Fabrice Delsahut est maître de conférence en STAPS, membre du Laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport (L-VIS). Il est aussi membre du Conseil scientifique  AGEEM.

Fabrice Delsahut Maternelle/EPS

Quelle part pour l'activité physique dans la journée d'un élève de maternelle ?

Elle doit être majoritaire et surtout protéiforme. Associée principalement au domaine « Agir, s'exprimer, comprendre à travers l’activité
physique », soit environ une heure quotidienne, elle doit aussi s’inclure dans toutes les autres activités comme les manipulations en classe, les comptines à gestes et les jeux de doigts, les déplacements,.... Il faut penser l’activité physique autour de trois grands champs qui sont « apprendre le mouvement », « apprendre par le mouvement » et « apprendre en mouvement » en évitant de confondre aptitudes physiques avec développement psycho-moteur.

Quelles activités motrices favorisent les apprentissages ?

Toutes les activités relevant des grands patrons moteurs que sont les locomotions, les équilibres, les manipulations ainsi que les projections et réceptions d’objet. De même, toutes les situations sollicitant les appuis et favorisant la dissociation segmentaire doivent être privilégiées. Il ne faut donc pas penser en termes d’activités physiques, sportives et artistiques (APSA) mais bien en termes de fondamentaux moteurs afin de ne pas confondre les moyens avec les besoins.

Où en est la formation des PE sur cette question ?

Je pense que la formation doit être repensée à tous les niveaux. Elle doit se détacher des recettes pour revenir à l’analyse en partant du réel du développement - donc des connaissances scientifiques. L’INSPE prépare au concours du CRPE donc à des attentes spécifiques liées notamment aux didactiques des APSA et il existe très peu de formations continues en EPS. Le peu d’heures de formation initiale peine à permettre de tisser des liens pérennes entre les connaissances liées aux APSA et au développement psychomoteur de l’enfant. De même, la méconnaissance des attentes motrices aux premiers âges par les formateurs INSPE des autres disciplines ne plaide pas pour un travail pluridisciplinaire. Le corps reste encore et toujours le grand absent de la formation.